Révolte de l'Habitation de La Rose

Entre 1789-1794, les révoltes des esclaves se multiplièrent à la suite de l’indépendance des États-Unis et de la Révolution française de 1789 qui avait laissé entrevoir l’espoir de l’abolition prochaine de l’esclavage en conformité de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Lassés et révoltés de leur sort, ils se rebellèrent et les mutineries se succédèrent. Les esclaves organisèrent des guérillas, incendièrent les récoltes et les habitations, empoisonnèrent leur maître, en plus de les voler et refuser d’exécuter les ordres. Certains s’enfuirent tout simplement, c’était le maronnage et on nomma les déserteurs : nègres marrons (nèg mawon). En mars 1790, le Gouvernement Clugny ayant dû quitter l’île pour la Martinique, des esclaves auraient mis au point un projet de rébellion poussés par les idées révolutionnaires disant que la Liberté prônée par la Révolution Française s’appliquait à tous, même à eux. Dans la nuit du 11 au 12 avril, les esclaves de Capesterre, Goyave et Petit-Bourg devaient égorger leur maître blanc et encourager la révolte dans le reste de l’archipel afin d’acquérir la liberté qu’il leur était due. Le signal de départ de l’insurrection devait être donné en incendiant l’Habitation Celoron de Goyave. Or, une pluie se déchaîna cette nuit-là et empêcha la destruction des champs de cannes par le feu. Faute de signal, la révolte avorta mais quelqu’un dénonça le projet de soulèvement le lendemain. Trente-trois esclaves seront condamnés, donc cinq pendus. Jean Louis, mulâtre de l’Habitation la Rose à Goyave, fut condamné à être pendu et étranglé sur une potence sur la place publique de Goyave pour avoir été l’instigateur de cette mutinerie. Décapité, son corps fut brûlé et sa tête demeura sur le poteau. 54 et 55
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